Historique

Le « Rempart », ou plutôt le « Cuvier-Rempart », c’est le massif emblématique de la forêt de Fontainebleau à bien des égards. L’histoire de l’escalade y a tracé, ses lettres de noblesse, à chaque époque, depuis plus d’un siècle.

Au départ, le site a permis à de célèbres alpinistes de s’entraîner et de laisser leurs noms à la postérité par l’ouverture de passages devenus avec le temps presque aussi mythiques que certaines courses alpines classiques.

Dès 1908, Jacques Wehrlin ouvre la « fissure Wehrlin » à droite du « carré d’as » un passage côté 3 encore aujourd’hui. Wehrlin, les frères Leininger, les frères De Lépiney, Chevalier, Paillon, Prestat, puis Pierre Allain et Robert Paragot… pour ne citer qu’eux !  Tant, de grands noms qui usèrent la gomme de leurs « grosses » puis de leurs chaussons d’escalade une invention qui allait venir au Rempart par le génial Pierre Allain entre 1935 et 1948. La petite histoire nous dit, que c’est en ouvrant un passage incroyable de pureté, « l’angle Allain » aux prises de pieds quasi inexistantes, qu’il perfectionna son premier prototype de chaussons d’escalade. L’engouement des grimpeurs pour le bloc n’était pas encore né et déjà « Bleau » promettait d’être « le laboratoire » de la discipline.

En 1947, Fred Bernick trace au Rempart, le premier circuit d’escalade. L’effort d’endurance demandé, se rapproche de celui d’une course en montagne. Ce qui permet aux alpinistes parisiens de s’entraîner pour leurs ascensions dans les alpes. En 1953, Paul Jouy ouvre le carré d’as un 6c engagé au Rempart. Cette même année le premier 7a émerge avec « La joker » au cuvier œuvre du célèbre Robert Paragot. Les années 60 et surtout 70 verront émerger de plus en plus de Grimpeur touchant des doigts le 7ième degré. Ce sera l’âge d’or du développement des lignes dures au Cuvier

Faisons un saut dans le temps. Les années 80 seront consacrées au Rempart et c’est à cette époque que seront réalisés des passages, jalons de la haute difficulté encore aujourd’hui. En 1984, le visionnaire Jacky Godoffe ouvre « Big Boss » une ligne de fissure déversante en 7B+. Cette même année, il ouvre « c’était demain » un bloc qui restera dans l’histoire comme étant le premier 8a bloc. Big Boss, Fourmies Rouges, Tristesse puis plus tard Big Golden et Atrésie formeront les « Big five » un quintette de bloc pour une partition verticale de haut vol ! Ils sont Beaux, hauts et difficiles, le mot « massif » prend alors tout son sens ! Ces passages ont fait et feront encore longtemps rêver des générations de grimpeurs ! En 1993, Jacky frappe encore fort en ouvrant « Fatman » le premier 8b bloc. Un bloc qui malheureusement sera vandalisé ! On lui préfère aujourd’hui les versions de droite « Gourmandise » ou « The Traphouse ».

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Le début du 21ième siècle est marqué par la réalisation de blocs extrêmes, « Kheops assis », « supertanker », « Le dernier fléau » et quelques autres. Ainsi, il n’est par rare de croiser des grimpeurs célèbres venu se frotter à ces passages de référence. Si ce sont ces blocs, stars de notre communauté verticale qui sont souvent mis sur le devant de la scène, il serait dommage pour autant, de réduire le Rempart à ces seuls passages. Aujourd’hui, il y a plus d’une trentaine de blocs hors circuit dans le huit, plus de 170 blocs dans le 7 et il a aussi, plus de 280 blocs hors circuit du 4 au 6a ! Sans oublier les trois circuits mythiques ! Le premier circuit de l’histoire le rouge AD- (assez difficile inférieur) comportant 16 numéros, tracés pour la première fois en 1947. Puis un jaune D (13 numéros), et un noir ED- (47 passages). Se frotter à ces circuits, c’est se frotter à l’histoire de l’escalade de bloc avec un grand H !
Pour conclure, on peut dire qu’au Rempart la nature a été prolifique pour les amoureux du bloc. Ainsi le site se positionne comme un secteur magique de premier choix, pour les grimpeurs de tous niveaux.

Historiquement, les cotations montagne étaient représentées sous forme de lettre.

F pour facile, D pour difficile, ABO pour abominable. Vous trouverez encore ce système d’évaluation de la difficulté dans certains vieux topos d’escalade à Fontainebleau.

Aujourd’hui c’est le système chiffré qui est le plus communément employé en bloc et en falaise. L’échelle numéraire commence au 3 pour ce terminer au 9. Pour affiner chaque palier chiffré ou rajoute des lettre de a à c voir même un +. Par exemple dans le sixième degré du plus facile au plus difficile vous trouverez : 6a, 6b, 6c et on rajoutera souvent un + pour rajouter un palier supplémentaire : 6a, 6a+, 6b, 6b+ etc.

De manière générale, s’il est possible de débuter l’escalade en falaise rapidement dans le 5ième degré, à Fontainebleau ce même 5ième degré est déjà le niveau de grimpeurs expérimentés.

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